Le bon moment n’existe pas

À la maison j’ai un ado mordu de basketball. Sa chambre est un mini musée en hommage aux grands de ce sport. Parmi eux, Michael Jordan y fait bonne figure. Quand je m’installe avec fiston pour visionner des compilations de Jordan en action, c’est fou comme ce joueur semble toujours au bon endroit, au bon moment.

On éprouve parfois le même sentiment à la vue de certaines photos. Comme si l’auteur avait eu la chance de cueillir la scène, tel un fruit bien mûr. C’est vrai, il y a de ces situations où une opportunité unique nous saute aux yeux et il ne reste qu’à la saisir. Pourtant, la détermination semble favoriser ces « heureux hasards ». Comme si, pour être au bon endroit au bon moment, il fallait d’abord savoir se rendre disponible. Et si, en étant présent et attentif à ce qui se passe autour de soi, cette notion de « bon moment » disparaissait? Car finalement, l’instant parfait c’est maintenant non?

Être réceptif à son environnement

Ou alors peut-être que les photographes qui obtiennent les images recherchées persistent simplement sans baisser les bras et que soudainement la lumière touche la fleur à l’endroit rêvé ou que le passant traverse le cadre au moment voulu? Il ne fait pas de doute que la personne réceptive à son environnement remarquera davantage les formes, les couleurs ou les conjonctures pour créer les liens qui feront en sorte que la magie opère et que le temps semble suspendu.


Pour en revenir à Jordan, c’est quand même fascinant qu’aujourd’hui encore, il soit l’idole de jeunes qui n’étaient même pas nés quand il a joué son dernier match dans la NBA.


Pour en revenir à Jordan, c’est quand même fascinant qu’aujourd’hui encore, il soit l’idole de jeunes qui n’étaient même pas nés quand il a joué son dernier match dans la NBA. De plus, on parle ici d’un gars qui, adolescent, a été retranché de l’équipe de son école car il n’était pas à la hauteur. Il a beau être tombé dans la marmite, jamais il n’aurait connu autant de succès sans se retrousser les manches. De son propre aveu, la recette ne pourrait être plus simple : « J’ai manqué plus de 9 000 tirs au panier dans ma carrière. J’ai perdu près de 300 matchs. Vingt-six fois, on m’a fait confiance pour tenter le tir gagnant et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi. »

C’est en loupant des photos qu’on en réussit d’autres. Tant et aussi longtemps qu’on prend son appareil, qu’on se rend disponible et qu’on cherche, on risque de trouver. Le monde est en constante mouvance, les nouvelles opportunités ne cessent de jaillir et parfois, la réalité dépasse la fiction. On a qu’à regarder les dernières années pour s’en convaincre.

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