Des cicatrices qui racontent notre histoire
Une petite cicatrice se dissimule sur ma paupière droite. C’est le vestige d’une chute à mes trois ans. Ma palette ébréchée? Elle a vu un mur de trop près vers mes onze ans. Les deux entailles dans le creux de ma main droite? La première a été creusée par un barbelé après une course effrénée pour échapper à un extraterrestre et l’autre c’est un secret, mais chacun de ses centimètres en a valu la peine.
C’est sûrement la même chose pour vous. Des cicatrices parsèment probablement votre corps comme autant de témoins de votre parcours et de vos expériences. Ces traces font partie de qui nous sommes, et derrière chacune d’elle se camoufle une histoire.
Mon équipement photo a subi à peu près les mêmes contrecoups. Mon objectifs favori est cabossé, les pattes de mon trépied sont égratignées et mon fidèle appareil photo ressemble à un lendemain de veille. J’aurais pu conserver toute cette quincaillerie bien à l’abris sous une montagne de ouate et elle serait aujourd’hui encore, aussi rutilante qu’à sa sortie d’usine. Mais ce n’est pas le but, n’est-ce pas? Appareils photo et accessoires ne sont rien de plus que des outils. Leur fonction première, c’est d’être utilisés et c’est normal que, parfois, ils voient l’action d’un peu trop près. C’est le prix à payer pour espérer saisir des images uniques. Ce principe, je l’ai appris à la dure sur les plages d’Ogunquit dans le Maine.
Ouch!
Je me rappelle encore cette journée d’été où mes enfants allaient renouer avec la plage et la mer après les longs mois d’hiver. Ils étaient survoltés et l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir et me munir de mon appareil même si à l’époque, celui-ci n’était pas tropicalisé. On se dit qu’on sera prudent mais dans le feux de l’action on se laisse emporter et on se retrouve dans l’eau avec eux pour immortaliser cet instant de pur bonheur qui consiste à se prendre une vague en plein visage
Des cicatrices parsèment probablement votre corps comme autant de témoins de votre parcours et de vos expériences. Ces traces font partie de qui nous sommes, et derrière chacune d’elle se camoufle une histoire.
Les enfants ont savouré chaque instant; moi aussi. Je ne peux pas en dire autant de mon boîtier qui a rendu l’âme à mi-course. J’avoue que sur le coup, je me suis dit que de faire subir ce traitement à mon appareil, ne figurerait pas au palmarès de mes meilleures idées. Le moment était loin d’être glorieux et je me promis de garder cette anecdote bien secrète au risque de passer pour plus stupide que je ne le suis vraiment.
De retour au chalet, je me suis installé pour visionner les photos gravées sur la carte mémoire qui elle, avait survécue. Les images enfouis m’ont immédiatement remises le sourire au visage. Comprenons-nous bien, j’aurais préféré que mon appareil résiste à ce que je lui avais fait subir. Il y a une marge entre accepter une part de risque et volontairement mettre son équipement en danger. Cependant comme la cicatrice au creux de ma main, la leçon en avait value le coup et c’était malgré tout, une fin heureuse. Pour les appareils photo comme pour les voitures, c’est la première « poque » qui fait le plus mal. Après, la pression baisse d’un cran, et on peut vraiment commencer à s’amuser avec son équipement!
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